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7 juillet 2019 7 07 /07 /juillet /2019 11:19
Malamorte d'Antoine Albertini

Sur l'île de Beauté, Antoine Albertini nous propose un roman loin des clichés touristiques habituels , il pleut , il fait froid ,le vent est désagréable et les drames familiaux existent comme ailleurs ... Mohamed Cherkaoui a tenté de se suicider après avoir tiré sur sa femme et sa petite fille . L'affaire est simple et c'est donc au bureau des homicides simples qu'elle est confiée , juste une formalité avec un interrogatoire des proches voisins et des employés de cet entrepreneur de BTP qui connaissait des difficultés après avoir vécu un âge d'or grâce aux marchés conclus avec un magnat local , Massa . Le héros de ce polar est l'inspecteur en charge de ce bureau , une sorte de purgatoire , de mise à l'écart où il noie un drame personnel dans l'alcool et les nuits blanches ... Mais notre inspecteur n'en demeure pas moins professionnel et tique sur des conclusions trop hâtives.

Peu de temps après survient un meurtre d'une femme sur un sentier de randonnée qui ne semble pas intéresser  grand monde  mais la situation change lorsque c'est une mère de famille connue qui est assassinée... L'inspecteur , qui travaille en solo, avance sans que ses supérieurs soient bien convaincus de ses trouvailles ...

C'est bien fait, on retrouve tous les ingrédients d'un polar: des procureurs ambitieux, des flics blasés, la guéguerre flic-gendarme, des légionnaires douteux, des politiciens corrompus , la mafia locale , quelques indépendantistes égarés ... Et la fin arrive à surprendre .

Par moment, j'ai trouvé cela un peu laborieux mais peut-être est-ce un défaut de jeunesse chez cet auteur dont c'est le premier polar .

 

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5 juillet 2019 5 05 /07 /juillet /2019 15:49

Que se passe-t-il de si grave dans une famille pour qu’un fils décide de ne plus appeler sa mère Maman mais par son prénom ?
La mère c’est Léonie la seconde narratrice du roman, noire, elle a eu son premier enfant d’un homme blanc, Mickaël ; l’un et l’autre tâchent d’effacer leurs problèmes par la drogue et au moment où commence l’histoire, Michael est en prison.
Le fils aîné, Jojo est la première voix , la plus émouvante.devant l’incapacité de Leonie de s’occuper de ses enfants sans les battre ,il se charge de sa petite sœur Kayla, aidé par son grand-père River et par sa grand-mère avant qu’elle ne soit mourante.
Lorsque Léonie apprend que Michael doit sortir de prison, elle embarque dans sa voiture ses deux enfants et une copine dans un voyage parsemé d’incidents qui font faire mûrir un peu plus Jojo lorsqu’il va comprendre qu’il est avant tout considéré en tant que métis comme noir donc coupable.
Dure réalité avec un racisme ancré profondément dans les esprits et entraînant les pires violences et où les jugements sont arbitraires.
Les morts ont besoin des vivants pour pouvoir partir en paix et errent parmi eux, seuls quelques vivants les entendent et la troisième voix est celle de Richie , un gamin emprisonné pour vol dans la même prison que le grand père plus jeune qui a tenté de le protéger en vain.
Une histoire poignante où les enfants apprennent très vite à ne compter que sur eux-mêmes , où la drogue , pour ceux qui ont baissé les bras , devient le seul échappatoire à la misère , où le racisme a la dent dure et où les croyances ancestrales ne suffisent plus à affronter la vie mais avec également de belles pages sur la transmission comme River avec son petit fils et l’amour fraternel entre Jojo et sa petite sœur.
Des personnages que je ne suis pas près d’oublier !

 

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 11:32
Sainte Rita de Tommy Wieringa

Sainte Rita, la sainte des causes perdues , et pour moi  , la cause perdue ce sera mon avis après la lecture de ce roman ...

Pourtant, le résumé du livre était attirant , d'autant plus que je connais fort peu la littérature hollandaise .

La première partie alterne entre l'enfance de Paul dans un village au nom bien français de Fagne-Sainte-Marie où l'événement majeur est la chute d'un avion d'épandage d'un citoyen soviétique fuyant son pays et à l'origine d'un cataclysme familial pour Paul et son père Aloïs, le sauveur du russe et d'autre part à notre époque , où le marasme s'est abattu sur le village dépassé par la mondialisation, même les chinois venus ouvrir un restaurant finissent par quitter les lieux .

Paul , la cinquantaine, est resté à la maison familiale s'occuper de son père, ses fréquentations sont toujours ses copains de classe , ses sorties sont le Club Pacha avec ses prostituées asiatiques dont Rita , sa préférée , ses vacances sont ciblées tourisme sexuel avec son meilleur ami, le petit épicier , Hedwiges qui se proclame millionnaire et attise la convoitise de certains .

Paul traine son ennui et moi aussi jusqu'au cambriolage d'Hedwiges, dont je me demandais quand il allait enfin arriver , mais là encore l'action est freinée par la couardise et la fatalité et j'ai eu beaucoup de mal à terminer le roman ...

Merci aux Éditions Stock et à NetGalley .

#SainteRita #NetGalleyFrance

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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 22:11
Un jardin en Australie de Sylvie Tanette
 
Roman bi choral sur 2 époques
Ann Callaghan entre les 2 guerres mondiales est l’épouse de Justin , un des fils du propriétaire de la mine de bauxite de cette région du Nord-est de l'Australie connue pour ces Hills .
Le couple juste après son mariage, vient habiter une ferme en dehors de la maison familiale . Ann se passionne pour l' horticulture et tente de faire d’un jardin aride un verger floride mais les événements dramatiques familiaux vont abréger ses projets
Valérie, une française , à notre époque , s’installe avec son mari dans ce lieu loin de Sydney et tombe amoureuse de cette maison , elle  décide de défricher le jardin tout en montant un festival d’art contemporain et de s'occuper de sa petite fille de 3 ans qui ne parle toujours pas.
Ce bout de désert est connu par les aborigènes pour être hanté et en effet
Ann déambule dans le jardin qui fut le sien .
C’est bien raconté mais un peu concis et entre les histoires familiales des Callaghan et l’implantation de deux français dans cette région il y aurait eu matière à développer un peu plus...
Reste le portrait de deux femmes menées par leur passion mais qui passent à côté de leurs proches, un éternel problème de communication !
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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 22:03
Le chant des revenants de Jesmyn Ward
 
Que se passe-t-il de si grave dans une famille pour qu’un fils décide de ne plus appeler sa mère Maman mais par son prénom ?
 
La mère ,c’est Léonie la seconde narratrice du roman, noire, elle a eu son premier enfant d’un homme blanc, Mickaël ; l’un et l’autre tâchent d’oublier leurs problèmes dans la drogue et au moment où commence l’histoire, Michael est en prison.
Le fils aîné, Jojo , 13 ans , est la première voix , la plus émouvante. Devant l’incapacité de Leonie de s’occuper de ses enfants sans s’énerver voire pire ,il se charge de sa petite sœur Kayla, aidé par son grand-père River chez qui la famille vit et par sa grand-mère avant qu’elle ne soit mourante.
Lorsque Léonie apprend que Mickaël doit sortir de prison, elle embarque dans sa voiture ses deux enfants et une copine dans un voyage parsemé d’incidents qui font faire mûrir un peu plus Jojo lorsqu’il va comprendre qu’il est avant tout considéré en tant que métis comme noir donc coupable.
Dure réalité avec un racisme ancré profondément dans les esprits entraînant les pires violences et où les jugements sont arbitraires.
 
Les morts ont besoin des vivants pour pouvoir partir en paix et errent parmi eux, seuls quelques vivants les entendent et la troisième voix est celle de Richie , un gamin emprisonné pour vol dans la même prison que le grand père plus jeune qui a tenté de le protéger en vain.
 
Une histoire poignante où les enfants apprennent très vite à ne compter que sur eux-mêmes , où la drogue ne semble être que le seul échappatoire à la misère , où le racisme a la dent dure et où les croyances ancestrales ne suffisent plus à affronter la vie mais avec également de belles pages sur la transmission comme River avec son petit fils et l’amour fraternel et fusionnel entre Jojo et sa petite sœur.
Des personnages que je ne suis pas près d’oublier !
 
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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 21:57
Dernière saison dans les Rocheuses de Shannon Burke
 
Les grands espaces des Montagnes Rocheuses font encore rêver et avec ce pur roman d’aventures nous voilà aux côtés des trappeurs à la fin du XIX siècle.
Wieth , le héros, veut prouver à son père et surtout à lui-même qu’il peut devenir un homme courageux et riche. Il décide donc de partir pour une saison de chasse dans une des compagnies américaines connues mais cette première saison est abrégée par une blessure par balle et il doit rester au fort Ashley . C’est là qu’il retrouve Alene, une jeune femme dont il est amoureux
 
Les alliances avec certaines tribus indiennes, la compétition entre compagnies et la conquête des territoires entre américains et britanniques émaillent le récit de beaucoup de rebondissements.
C'est à la fois instructif sur les événements historiques, le mode de vie des trappeurs et des indiens et montre déjà la forte empreinte négative de l'homme sur les populations animales comme les castors , mais le roman étant écrit de nos jours , je ne suis pas persuadée que cela ait pu être une préoccupation des hommes à cette époque en dehors du fait de devoir changer de territoires et de s'aventurer dans des contrées éventuellement hostiles .
J'ai en tout cas passé un bon moment à chevaucher aux cotés de Wieth dans ces magnifiques contrées sauvages .
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26 juin 2019 3 26 /06 /juin /2019 11:51
Une joie féroce de Sorj Chalandon

J'aime Sorj Chalandon !  Je peux le clamer car c'est un amour purement littéraire ... Donc, j'ai entamé ce nouveau roman sans rien en savoir , sans lire le résumé , une sorte de virginité , de candeur ou de confiance aveugle .

Le ressenti, de ce fait , est plus brut et direct , ne sachant pas à quoi m'attendre et je peux dire que je suis passée par beaucoup de sentiments .

Le premier chapitre nous plonge d'emblée dans une situation digne d'une scène de cinéma, quatre femmes, grimées dans une voiture s’apprêtent visiblement à commettre un acte répréhensible et certaines hésitent .

D'emblée le lecteur mord à l'hameçon , c'est quoi ce truc ?

Retour quelques mois en arrière , lorsque Jeanne, une de ces femmes , une libraire plutôt réservée, apprend qu'elle a un cancer du sein . Là , j'avoue avoir douté , d'abord avec le mauvais souvenir du livre La chambre des époux de Eric Reinhardt que j'avais détesté , et d'autre part, plongé par mon boulot dans le milieu oncologique, j'ai besoin de bouffées d'air lorsque je lis ... mais la vision que nous propose Sorj Chalandon est tellement ancrée dans la réalité , avec l'annonce du diagnostic de cancer qui tranche net le Avant l'annonce du Présent avec un avenir en pointillé  , puis le mélange confus des sentiments et le regard gêné et souvent maladroit des autres, la distance que certains mettent comme Matt, le mari de Jeanne ne supportant pas la maladie de sa femme, telle une peur de la contagion - la tenir à distance pour se protéger soi-même.

Lors de ses séances de chimio , Jeanne rencontre Brigitte, une autre patiente puis grâce à elle Assia et Melody.

Chacune a une histoire douloureuse .

La parole est uniquement donnée aux femmes, ce qui est plutôt rare dans les romans de Sorj Chalandon, et les hommes ont pour la plupart un rôle détestable .

Le propos ne s'appesantit pas sur la maladie et ses traitements, et lorsque Melody a besoin d'argent , c'est ensemble que ces quatre femmes échafaudent un plan irréaliste , un coup d'éclat ou une fuite en avant , en tout cas un pied de nez à la maladie et qui ne peut exister que dans les romans .

De beaux portraits de femmes écorchées et une vision tout en pudeur et réaliste du combat contre le cancer : c'est une approche différente des autres romans de Sorj Chalandon mais que j'ai trouvé aussi belle avec une grande émotion palpable .

Un grand merci aux Éditions Grasset et à NetGalley

#UneJoieFéroce #NetGalleyFrance

 

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12 juin 2019 3 12 /06 /juin /2019 14:28
Graine de sorciere de Margaret Atwood

Toujours en exploration sur le thème des œuvres de Shakespeare dans les romans récents, voilà cette fois une histoire autour de la représentation théâtrale de La tempête et qui ne va pas se dérouler comme initialement prévue douze années auparavant pour aboutir à une interprétation  étonnante .

Félix , directeur de festival et metteur en scène original, voire iconoclaste , alors qu'il monte la Tempête de Shakespeare , se fait évincer par son second et disparait dans un coin perdu accompagné du fantôme de sa fille Miranda, morte à 3 ans .Il rumine sa vengeance mais éloigné de tout , cela reste complétement stérile. Il se fait alors embaucher dans un pénitencier pour un programme d'alphabétisation et arrive à convaincre les autorités de monter ses pièces de Shakespeare avec les détenus .

Au bout de quelques années, il décide de présenter à nouveau La Tempête ...

Avec beaucoup d'astuces, de bon vouloir et de créativité aussi bien de la part de Félix que de celle des prisonniers et après quelques compromis , la pièce voit le jour et par un heureux concours de circonstance va permettre à notre homme d'assouvir enfin sa vengeance !

C'est assez délirant, souvent drôle : la réécriture des vers en version Rap est savoureuse , tout est abordable même les œuvres les plus classiques qui ne doivent pas être réservées à des élites à condition d'être respectueux aussi bien avec ce qu'a voulu transmettre l'écrivain , qu'avec les acteurs et le public .

J'ai trouvé cela plutôt jubilatoire !

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7 juin 2019 5 07 /06 /juin /2019 18:04
Sauvage de Jamey Bradbury

En Alaska, Tracy, 17 ans suit la voie tracée par son père,  musher, en participant aux courses et espère bien en cette année de transition où elle va avoir 18 ans ,disputer à la fois la course Junior puis la fameuse Inrod mais la mort accidentelle de sa mère , a perturbé grandement  l'organisation de la vie de Tracy, de son père Bill et de son jeune frère . Chacun réagit à sa façon et avance seul  et il n'y a plus cette cohésion qui soudait la famille.

Pour Tracy, sa vie, ce sont les longues journées dans la forêt à poser ses pièges, traquer les animaux , un besoin essentiel et vital pour elle plus encore que d'entrainer ses chiens .

Au cours d'une de ses expéditions, elle blesse un homme qui voulait l'agresser, c'est ce qui va déclencher , accumulé au traumatisme et au manque lié à la disparition de sa mère , la résurgence de ses instincts sauvages , jamais vraiment enfouis  et de pensées obsessionnelles qui ne peuvent qu'aboutir à un nouveau drame .

Je n'ai pas été aussi enthousiaste que beaucoup de lecteurs, je reconnais le talent de ce premier roman , j'ai beaucoup aimé les descriptions de cette nature magnifique mais facilement hostile , les sorties en traineau avec les chiens mais l'esprit perturbé et certaines des habitudes de Tracy m'ont dérangée, voir choquée. L'auteur laisse de nombreuses zones de flou et j'ai fini le roman avec une certaine frustration .

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 10:52
La tentation de Luc Lang

François , chirurgien de 56 ans , espère bien rajouter à ses trophées le magnifique cerf qu'il avait repéré l'an dernier mais lorsqu' au bout de sa traque il a l'animal en ligne de mire , il hésite et ne fait que blesser la bête et plutôt que de l'achever, il décide de le soigner dans le relai de chasse qu'il a hérité de son grand-père . C'est le moment choisi par son fils Mathieu, trader vivant aux États-Unis pour débarquer dans ce lieu isolé alors que la neige se met à tomber et que François  est persuadé d'avoir croisé sa fille Mathilde passagère d'une voiture de sport sur ces petites routes de montagne ...

Paradoxalement, alors que je n'aime pas la chasse, c'est le début de ce roman que j'ai préféré , la description de l'instant où le chasseur va tirer avec ce sentiment de toute puissance , tenir la vie de l'animal au bout de sa lunette et décider de la vie ou de la mort, un peu comme le métier de François où , au bloc opératoire lorsque le patient est endormi, tout dépend de son habileté, de sa vigilance. Bien sûr,  le questionnement ultime sur ce droit à retirer une vie rend l'homme plus "humain" et cette vulnérabilité le rapproche de la sensibilité du non-chasseur . C'est cette faille qui au long du livre va s'agrandir avec la confrontation avec ses enfants devenus grands et ne correspondants plus à l'image que le père avait désiré, fabriqué , tout en gardant , surtout vis à vis de sa fille une anxiété que d'aucuns trouveraient maladives .

Mais le retour en arrière au bout de quelques pages sur ce qui vient de se passer juste avant et l'impression de tourner en rond en relisant les mêmes passages rendent la lecture laborieuse , ce que n'arrangent pas certaines descriptions longues de trajets automobiles par exemple , et l'histoire finalement est bien ténue avec une intrigue alambiquée et peu crédible et une fin qui est restée totalement énigmatique pour moi .

Donc , au final , un roman qui m'a semblé inabouti ... Dommage j'avais bien aimé Au commencement du septième jour .

 

Je remercie NetGalley et les Editions Stock

#LaTentation #NetGalleyFrance

 

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