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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 14:47

Belle surprise avec ce roman ; j'avais été attiré par la récente rencontre de Babelio avec cet écrivain dont je n'avais encore rien lu.

Histoires de famille, secrets, enfant abandonnée , manoir en Cornouailles avec son magnifique parc, cottage à l'abri des regards et son jardin clos et labyrinthe végétal pour se perdre...

Tous les ingrédients sont réunis pour faire une histoire qui tient son lecteur (ou sa lectrice en l'occurrence ) en haleine ...

J'ai trouvé le tout début  un peu laborieux, puis c'est une succession de chapîtres à trois époques différentes et  tout s'enchaine et s'accélére ; Kate Morton a l'art de suspendre un chapître au moment crucial , ce qui fait que le lecteur n'a qu'une hâte, poursuivre jusqu'à ce que l'on se retrouve à la bonne époque.

Les personnages principaux: Eliza , la conteuse et Nell et sa petite fille Cassandra sont celles qui alternent le récit et sont des femmes passionnées et passionnantes.

L'incrustation ,avec un graphisme particulier et de petites enluminures des contes d'Eliza au cours de l'histoire rajoutent une touche féerique .

Donc, j'ai beaucoup aimé !

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 15:16

Influencée  par le "Coup de Coeur" de ma librairie bordelaise préférée, je suis donc repartie enthousiaste avec ce roman.

Comme à ma bonne habitude, je le commence dans le tram comme on mordrait dans un coin du gateau , en catimini, en espérant que le coup de dents ne se verra pas trop ...

Le début est prometteur, description d 'une  reconstruction idyllique de Brest dévastée par les bombardements, l'écriture est alerte, incisive, on imagine bien ce Cercle Naval avec ces anciens officiers et ces veuves pétries d'habitudes et de conventions  mais rapidement l'histoire s'enlise dans des affaires de famille , des malversations financières, des héritages douteux et des vols sordides, de même que le style s'appauvrit et devient répétitif .

Bref (ou Brest!) comme le fameux roman familial cela ne dure que 175 pages et m'a suffi avant l'indigestion .

Pas beaucoup d'intérêt à mon humble avis .

 

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 12:25

Indignation, c'est le refrain d'un hymne chinois que Marcus, le héros de ce roman , se passe en continu dans la tête lorsqu'il veut s'abstraire d'une situation difficile .

Etudiant brillant , Marcus n'a qu'un but : éviter de se retrouver simple troufion en Corée lorsque les troupes américaines y combattaient dans les années cinquante .

Le destin , on l'apprend assez vite et de façon brutale en décide autrement et ce livre est admirablement construit jusqu'à la chute car même si on sait donc que le héros va mourir dans sa vingtième année, les événements qui s'enchainent implacablement laissent une belle part à la surprise, en tout cas à la mienne , je suis bon public lorsque l'intrigue est astucieusement menée ...

Marcus est le fils unique d'un couple juif, ici c'est le père, boucher kasher qui pourrait jouer  le rôle caricatural de la mère juive sauf qu'il ne s'agit pas du même registre , car c'est ce qui déclenche le départ du jeune homme .

Il se retrouve projeté ,d'un milieu protégé et communautaire , dans un monde intolérant, raciste et imprégné de préjugés et de règles rigides et bornées .

Intransigeant envers lui-même, Marcus l'est également avec les autres, ses camarades de chambrée, le directeur de l'Université .

La seule qui ébranle ses convictions pleines de tabous est sa petite amie, Olivia .

Excellent roman, et pour moi un défi, celui d'avoir fini un livre de Philip Roth !

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 12:37

Ce n'est sans doute pas son meilleur roman , mais il ouvre finalement à de nombreuses reflexions grace au talent de J.C Oates  .

Années 70 , dans un Collège renommé, Genna partage sa chambre avec Minette Swift, une jeune fille noire boursière.

Les étudiantes noires sont peu nombreuses, la discrimination est encore bien présente et Genna , timide et idéaliste voudrait devenir l'amie, voire la protectrice de Minette, elle ressent cela presque comme un devoir naturel.

Or les choses ne sont pas si simples, Minette a un caractère bien marqué, elle est impulsive et peu encline aux manifestations exterieures d'amitié .

Peu à peu se dessine un autre aspect des choses :Genna est très marquée par une enfance entre une mère ancienne babacool , toujours en dehors de la réalité et sous l'effet de médicaments et un père adulé, avocat engagé dans des combats d'extrème gauche mais totalement absent , elle cherche des points de repère familiaux et envie les rapports que Minette a avec sa famille et même avec la religion.

Quant à Minette, sous ses aspects butés et determinés se cache le profond désarroi d'être séparé de sa famille et de ne pas trouver sa place parmi les étudiantes de ce collége, ce qui la conduit à être rejeté par cette petite communauté et de subir des actes raciaux , Genna prend sa défense naturellement mais  petit à petit a conscience d'une autre réalité.

L'opposition de Minette à ce milieu la menera au drame annoncé dès les premières lignes du roman, Genna portera le poids de son incapacité de déplaire à son amie qui aurait pu éviter l'accident fatal.

Il apparait à la toute fin du roman , une autre vision des actes de Genna, elle a toujours voulu attirer son père, récupérer un peu de cette affection qui lui a tant manqué dans une enfance tronquée face à des adultes irresponsables , et elle parvient plus ou moins consciemment à le faire tomber de son piedestal et à récuperer un être brisé qui n'appartient finalement plus qu'à elle.

Amer constat , très habilement mené.


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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 10:36

Nous sommes plongés dans la bataille de Waterloo au coeur de l'action, au milieu de ces hommes qui ont passé leur vie dans les armées napoléoniennes pendant plus de vingt ans, ne connaissant pour tout horizon que les champs de bataille et flirtant en permanence avec la mort , recouvert du sang de leurs ennemis quand ce n'est pas celui de leurs amis.

Mais en fait, la description un peu longue  de cette défaite n'est que la mise en condition pour comprendre ce qu'un soldat , en l'occurence un officier, Lucien de Montalbert ayant donné sa vie à l'Empereur ,pouvait ressentir comme vide alors que les armées vaincues se sont retrouvées parquées loin de Paris, en quarantaine avec le choix de démissionner de l'armée ou de rempiler dans celle d'un roi honni.

La première partie du livre est mélée aux événements historiques de cette époque troublée mais ne se veut pas historique, il n'y a d'ailleurs pas de date .

Lucien de Montalbert récupére un domaine familial dans le Limousin et tente de retrouver une motivation à sa vie, fonde une famille en oubliant que dans ce milieu de "petits"nobles de campagne, les hobereaux ,la mésalliance est une faute grave et se retrouve exclu .

Les hivers sont rudes, les loups rodent, les journées se passent à la chasse, on poursuit le gibier comme on poursuivait le prussien mais les batailles sont ailleurs, celles du couple qui se désagrége et se sépare puis celles des trois enfants illégitimes dont l'histoire  tragique constitue la deuxième partie du roman.

Amour et haine se succédent, s'entremélent  dans une violence indicible et la fin de l'histoire tourne à l'horreur.

Enfants perdus d'un père qui n'aura pas pu tourner la page de cette épopée napoléonienne et qui n'aura pas fait les bons choix.

Les enfants doivent-ils payer les fautes de leurs parents ?

C'est un roman extrémement fort, prenant , avec une belle écriture qui n'a pas vieilli, le roman a été publié en 1958 .

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 14:23

Sans doute faut-il une certaine maturité pour apprécier les romans de Françoise Sagan, j'avais déjà eu cette impression en relisant  Bonjour Tristesse.

L'écriture est fluide, avec une langue riche, non chargée et jamais vulgaire.

Bien sûr, il s'agit d'une époque révolue, les années soixante qui paraissent maintenant si insouciantes, d'un milieu snob avec de jeunes adultes entretenus et oisifs.

Mais avec cette distance d'un autre siècle et celle que l'on met avec l'expérience vis à vis de moeurs déphasés , j'ai aimé cette histoire de passion entre Lucile et Antoine , cette quête vaine du bonheur et le ragrd que Françoise Sagan portait sur les gens qu'elle fréquentait.

 " Comme un volcan devenu vieux , mon coeur bat lentement la Chamade .

La lave tiède de tes yeux coule dans mes veines malades..." dit le chanteur .

 

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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 10:41

Vous allez vous moquer de moi ou alors je vais choquer les puristes: j'ai confondu R.J.Ellory et James Ellroy !

Mais, je me suis rendu compte très vite que les styles étaient bien différents...

Les ingrédients de ce polar sont archi classiques, Franck Parrish est un flic alcoolique, divorcé, dépressif, ne se remettant pas de la mort de son coéquipier, aux relations tendues et difficiles avec ses enfants, sa hierarchie et le monde en général, malheureux, tenace, pugnace tel un Pitbull, fonctionnant à l'intuition, remonté contre son père , ancien policier auréolé de gloire , mort dans des conditions louches et qu'il tient pour un escroc.

Et tout cela , ça marche, ça fonctionne et on est scotché à l'intrigue.

Adroitement, Ellory introduit l'histoire du père de Franck lors de ses entretiens avec une jeune femme psychothérapeute et nous livre la version des Anges de New-York, magouilles et combines à grande échelle ...

L'enquête de Franck Parrish nous entraine à la poursuite d'un tueur de jeunes filles dans un contexte sordide de pornographie, meurtres et tortures au delà de l'imagination dans l'horreur.

Roman abordé en Audio-livre, ce qui m'a paru un peu long mais lié à mes habitudes d'écoute en voiture, j'ai failli céder à la tentation d'utiliser mon véhicule uniquement pour savoir la suite de l'histoire ...

 

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 18:37

J'aime bien Philippe Claudel , l'ambiance de  ses livres, celui-ci avait échappé à ma

vigilance .

Le début du roman intrigue, qu'est-ce donc que cette drôle de ville, cette Entreprise qui semble gigantesque ,ces gens bizarres, il y a du Kafka la- dessous...

L'impression de surprise passée, j'ai eu la sensation de me retrouver dans certains rêves absurdes , des chambres d'hôtel aux dimensions improbables, ces files d'individus que l'on ne peut franchir , ces rencontres déroutantes.

Interrogation de ce qu'est l'homme parmi les autres,? Un mouton à la Philippe Murray ?

Et le Fondateur , un Dieu ou Big Brother ?

Finalement la chute m'a dérangée, mis mal à l'aise .

Ce n'aura pas été la rencontre habituellement plaisante même si elle peut être parfois dérangeante avec cet écrivain, une histoire trop absurde et inquietante , j'attendais autre chose  .

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 16:44

Notre Dame du Nil est un pensionnat "modèle" pour jeunes filles de bonne famille rwandaise, en l'occurrence de l'ethnie Hutu, celle au pouvoir et pour faire bonne figure avec son quota de  Tutsis considérées comme des parasites.

Ce lycée, censé formé l'élite féminine de demain est surtout un établissement suffisamment éloigné pour tenter de préserver la virginité des demoiselles avant le mariage.

Ce microcosme reproduit la société rwandaise  avec ,d'une part, ses différentes ethnies et les querelles ancestrales reproduisant les violences que connait de façon chronique le pays, la rigidité des religieuses et l'ambiguité du prêtre plus occupé à regarder les jolies filles qu'à donner un vrai sens à une foi importée lors de la colonisation du Rwanda, les jeunes enseignants arrivés de Belgique ou de France, un peu perdus dans cette fournaise et d'autre part les reliquats nostalgiques de l'ancienne colonie belge.

Se détache de tout ce petit monde , Monsieur de Fontenaille, qui apporte une touche originale, voire exotique,  avec son obsession de l'histoire ancienne des Tutsis et de leur mémoire oubliée et qui dans sa folie entrainera à sa perte sa déesse réincarnée.

Bien sûr, il est difficile de ne pas prendre le parti des opprimés, mais ce livre ayant été écrit par une Tutsi rescapée des génocides, peut-être n'avons nous pas une vision totalement objective.

Cela reste cependant un livre intéressant, de lecture aisée avec une langue agréable  et qui m'a plu.

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 17:12

Le titre de ce roman donne une idée parfaite de l'ambiance du livre: pas un instant de répit dans l'escalade du Mal.

Les chapitres assez courts se succédent mettant en scène plusieurs personnages dont les histoires vont se recouper .

De l'Ohio et de la Virginie occidentale, on ne voit que des motels sordides, des cafés malfamés, des bois sanglants et des chemins d'enfer !

Pas un moment pour souffler un peu, l'horreur des sacrifices  succéde aux viols, et aux meurtres, avec un petit détour par la pédophilie .

La mise en scène de Pollock est rapide avec des êtres qui vont jusqu'au bout de leur idéal , de leur foi ou de leur pulsion.

C'est fort, fort en situations sordides et fort parce que malgré la répulsion que cela entraine, l'écriture est rapide , bien ficelée et je suis restée scotchée jusqu'au bout , espérant peut-être un peu de lumière ou d'espoir, une once de rédemption mais même Arvin, le seul protagoniste qui attire un tant soit peu de sympathie sombre dans la violence pour sauver sa peau.

Ouf quel livre, j'ai été contente de le refermer , allons chercher un livre plein de fraicheur pour oublier le gout amer et nauséeux qu'il laisse ...

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