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4 décembre 2022 7 04 /12 /décembre /2022 12:28
Un fils perdu de Sacha Filipenko

Sacha Filipenko, jeune écrivain biélorusse nous propose une histoire s'inspirant d'événements réels avec des personnages de fiction , sans jamais mentionner le nom du pays ou de son dirigeant , mais sans que cela donne le moindre doute , le roman se passe en Biélorussie s'étendant de 1999 à 2009 .

Zisk Lioukov est un élève de 16 ans , peu brillant , dans une école de musique destinée à former des musiciens professionnels en particulier pour l'Orchestre National .

Lors du dernier conseil de classe, plutôt que d'attendre les résultats, Zisk et ses copains partent à une fête . Ils sont surpris, en cours de route , par un orage de grêle et se réfugient dans un souterrain . Il y aura de nombreux morts et blessés dont Zisk, transporté dans un hôpital public dans le coma.

Son état ne s'améliorant pas , les médecins décident de le déclarer mort, mais sa grand-mère qui l'élève et chez qui il vit en grande partie , s'oppose à la sentence et vient s'installer pour de longues heures dans la chambre où elle lui parle, lui fait écouter de la musique et lui commente les matchs de foot .

On ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec le film Good Bye Lénine dont la mère se retrouve dans une situation quasi identique . Sauf que lorsqu'elle se réveille, le mur de Berlin a été démoli et la RDA n'existe plus ... Fin de la ressemblance avec ce roman car Zisk va effectivement se réveiller au bout de 10 ans mais dans un pays exactement dans le même état . Comme si ce coma était également celui de la Biélorussie dont le président-dictateur est réélu sans que l'opposition arrive à faire entendre sa voix .

Pas de futur, pas d'espoir pour les habitants de ce pays qui flirte avec son voisin appelé Le Grand Frère et une fois de plus avec un constat inquiétant à la lueur des événements en Ukraine .

Décidément quand on creuse un peu la littérature récente des pays de l'ex URSS, on est, en ce qui me concerne,  d'une part consterné par le niveau de dépendance et d'une certaine allégeance au Grand Frère voisin et d'autre part par une passivité ou un fatalisme de nombre d'habitants de ces pays, les peu nombreux qui osent élever la voix sont mis à l'écart de la société , voire empêcher de façon plus directe de s'exprimer ...

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