Qui est vraiment l'auteur de l’icône, Le Christ Guerrier, une œuvre attribuée jusqu'en 2012 au Maitre Théophane le Grec XIV eme siècle, mais que les dernières techniques de l'étude des pigments permettent de le dater trois siècles plus tôt . C'est de cette énigme que s'empare Metin Arditi .
En 1078 , Avner jeune juif vivant à Acre , est pécheur comme son père . Lors d'une livraison de poissons au monastère orthodoxe , il tombe en admiration devant une icône, représentation religieuse strictement interdite dans la religion juive. Grâce à la bienveillance du moine Anastase, il peut s'initier à la lecture des textes grecs , à l'écriture des icônes et sera baptisé , tout cela bien entendu en cachette de son père .
Secret qui ne pourra pas longtemps être gardé, le garçon est chassé de sa famille et commence un voyage en compagnie de Mansour, un marchand ambulant musulman, une figure de tolérance et de bon sens qui va l'accompagner jusqu'au monastère de Mar Saba , réputé pour ces icônes.
Conte qui évolue au fil des pages , d'abord initiatique, il devient réflexion spirituelle avec la cohabitation des religions sur la terre sainte dans un contexte historique guerrier avec les croisades
Avner, assez rapidement a un comportement ambigu, s'il montre de vrais dons dans la réalisation des icônes, dont la finalité va évoluer , s'éloignant d'emblée des règles en vigueur à l'époque dans l’Église Orthodoxe qui criera au blasphème et totalement sacrilège dans les religions juives et musulmanes pour devenir un miroir de l'âme de ceux qu'il représente, leur redonner confiance en eux en sublimant le meilleur de leur personne, c'est un manipulateur habile, un homme ambitieux et orgueilleux , qui se fera beaucoup d'ennemis .
J'ai peiné au début du roman, trouvant une certaine naïveté dans le déroulement des sentiments d'Avner, mais on comprend par la suite, me semble t'il, la volonté de Metin Arditi de décrire la transformation du jeune homme