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Parler de mes lectures, partager mes coups de coeur,mes bonnes et aussi mes moins bonnes surprises, decouvrir d'autres choses...

La Dernière Danse de l'ours de Olivier de Robert

La Dernière Danse de l'ours de Olivier de Robert

En lisant les premières pages de ce roman, j'ai craint que cela soit un énième ouvrage sur la bataille pro et anti ours dans les Pyrénées ...

Que nenni ! même si cela débute par la découverte par Ferrasse, le berger,  du massacre de ses brebis  après le passage de l'ours . Du chagrin de voir ses bêtes agonisantes, du dégout de constater la perte de son travail arrive ensuite la colère . Et cette colère va être portée et amplifiée par les autres habitants de ce petit village isolé des autres par un pont , symbole de deux mondes : eux et les autres , ces autres remontant jusqu'à la préfecture et Paris ... Le maire, Germain, tente bien de calmer les esprits mais il se décrit lui-même comme un cheval de labour traçant son sillon , tête baissée .

"En face de lui, il n'y avait que de lointains interlocuteurs , des voix distantes, des représentants d'acronymes. Il n'y avait que du mou, quelque chose comme une boue qui empêche le labour autant que la charge de cavalerie "

Une policière de l'environnement, Asha est envoyée pour déplacer le malfaisant, elle porte le macaron officiel et son statut de femme déstabilise l'assemblée des villageois dont le point de ralliement est le seul café du village . Il est tenu par Emma, la fille des cafetiers qui a pris la suite de l'affaire .

Il reste à introduire la Vieille, celle qui vit dans une ferme isolée avec ses trois brebis et son chien . Elle raconte à Asha , venue la voir lors de sa traque inefficace de l'ours , la légende de Jean de l'Ours, à l'époque où les ours étaient de souche pyrénéenne et où les gens miséreux avaient appris à cohabiter avec lui jusqu'à détourner sa sauvagerie .

Voilà, tout est en place pour le drame . Mais il n'est pas là où on l'attend et Olivier de robert manie bien l'histoire pour pointer du doigt le décalage entre toutes les représentations administratives, politiques  , écologiques etc ... et la solitude de ces habitants, bergers et autres dans ces coins paumés où les hommes sont seuls , sans femmes,  où on ne laisse pas le choix de partir comme Emma parce que c'est comme ça . 

Une désespérance d'un monde en voie d'extinction qui n'a plus sa place dans le tourbillon mondial actuel , 

"on va crever parce qu'on a pas su trouver de nouveaux rêves. "
c'est poignant et magnifique ! Bravo Monsieur de Robert .

 

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