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Parler de mes lectures, partager mes coups de coeur,mes bonnes et aussi mes moins bonnes surprises, decouvrir d'autres choses...

De nos blessures un royaume de Gaëlle Josse

De nos blessures un royaume de Gaëlle Josse

Après la dernière représentation d'un ballet qu'elle a créé et dansé avec des danseurs "cabossés" et pour lequel elle est ovationné , la narratrice , Agnès , s'en va , se sauve . Elle a préparé son sac dans lequel elle a glissé un livre aux pages écornés et qui est son bien le plus précieux .

Ce livre appartenait à Guillaume, son compagnon qui est décédé il y a un an , elle lui a lu sur son lit d’hôpital et il est devenu un talisman qu'elle destine à un acte symbolique.

Elle part pour un voyage lent , en train ou en car , d'abord vers l'Italie en revenant sur les traces de leurs escapades amoureuses puis à Zagreb, le but de son voyage.

En même temps, elle nous offre quelques pages du fameux livre intitulé Quelques Eden, lettre à ma fille , un récit qu'un père écrit pour sa petite fille Emma , handicapée et à laquelle il consacre sa vie en lui faisant découvrir les beautés des jardins et de la nature.

Très délicate double plume entre ce chemin de deuil avec ses stations dans les lieux où elle a été heureuse avec son amour et celui de ce père dévoué au bien être de son enfant.

Agnès nous fait partager la découverte de certaines œuvres d'art , ses visites dans les musées sont dirigées vers une seule toile , c'est comme cela qu'il faut les apprécier et le lecteur voit les détails à travers ses yeux .

"Je cherche, je m'approche, autant que possible sans attirer l'attention du gardien, et ça y est, il est bien là.  Le trou de ver dans la pomme, le meurtrissure brune qui enserre la cavité creusée par l'insecte. L'apogée , la plénitude des fruits dans leur épanouissement parfait est menacé. Déjà attaqué, promis à la corruption . "

Un choix de ce tableau du Caravage pour lequel on peut donner plusieurs sens !

Le lent cheminement , sans qu'elle s'en rende compte , permet à Agnès d’ôter ses voiles de douleur telle Salomé dans la danse des sept voiles .

Magnifique récit si on accepte cette délicatesse , cette douloureuse légèreté , j'ai beaucoup aimé comme souvent avec Gaëlle Josse .

"Pour eux tous, comme pour moi, la danse a été ce fil d'or qui répare les porcelaines brisées, en suturant la blessure pour créer autre chose, le même objet et pas tout à fait, abimé et transfiguré. Repousser la fatalité, dompter la pesanteur. Danse ! "

C'est beau ...

 

 

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