Hiver rouge
On pourrait établir des listes de pays ou de périodes de l'Histoire où il vaut mieux ne pas être , elle peut être assez longue et : c'est le cas pour le cadre de ce roman de Dan Smith où on se félicite de ne pas avoir connu la période juste après le début de la révolution soviétique en particulier dans les campagnes reculées , où non seulement sévissaient de longues périodes de famine plus ou moins programmées mais qui étaient aussi le théâtre macabre de combats, de règlements de comptes et de raids sauvages .
Nikolaï Levisky , a cru que , parce que il avait déserté avec son frère et n était plus redevenu que Kola, la vie allait pouvoir changer et qu'il pourrait enfin rejoindre sa femme et ses fils dans leur village.
Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement de son passé de combattant , des souvenirs des actes barbares dont il a été l'instigateur et le bras armé d'autant plus qu'il est lui-même poursuivi par ses anciens compagnons et qu'il va découvrir , alors qu'il ne ramène que le corps sans vie de son frère, que son village a été vidé de ces occupants et que sa famille a été enlevée.
Commence alors une longue quête où il ne peut faire confiance à personne et où il doit en permanence surveiller ses arrières tout en tentant de devancer ceux que lui même poursuit , mais aussi où l'on fait un bout de route avec d'autres compagnons d'infortune qui , malgré toute la noirceur environnante peuvent devenir des êtres chers .
Un thriller qui ne laisse aucun répit, passionnant malgré les visions d'horreur et nous, pauvres lecteurs bien au chaud , on essaie de s'y retrouver entre l'armée rouge, blanche , bleue ou verte et les tchékistes , un festival de noms colorés qui n'a rien de l'image d'un paisible arc en ciel , on tremble , on frémit ... quel livre !